Province Législature Session Type de discours Date du discours Locuteur Fonction du locuteur Parti politique Québec 39e 1re Étude des crédits du ministère de l’Éducation 28 avril 2010 Mme Michelle Courchesne Ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport PLQ Éducation préscolaire et enseignement primaire et secondaire : Merci, M. le Président. Merci de nous accueillir au salon rouge pour l'étude de ces crédits en éducation. Je voudrais saluer mes collègues parlementaires, toujours fidèles, à mes côtés; j'apprécie énormément votre présence. Et saluer bien sûr le député de Borduas, sa recherchiste et tous les membres de la commission. C'est effectivement toujours, à chaque année, un moment important de pouvoir, devant la population, rendre des comptes et surtout définir les orientations pour l'année qui vient. Le milieu scolaire, et le réseau de l'éducation, fait face à de nombreux défis, nous le savons, M. le Président, des défis de taille, dans un environnement où le Québec change, où notre société change, où nos jeunes, aussi, doivent trouver leur voie, doivent pouvoir réussir. Et ça, pour moi, vous le savez, M. le Président, c'est certainement, lorsqu'on parle du réseau des commissions scolaires, du niveau primaire et secondaire, c'est certainement un des dossiers absolument prioritaires, pour l'ensemble du Québec. Nous avons, cette année, un budget qui s'élève, pour l'année 2010-2011, à 14,8 milliards de dollars. Évidemment, M. le Président, ça comprend les niveaux primaire et secondaire, cégep et université. Je signale que c'est une augmentation de 2,2 %, alors que bien d'autres ministères sont ou soit gelés ou coupés. Donc, c'est pour vous démontrer à quel point l'éducation se situe au cœur de nos préoccupations et de nos priorités. Parce qu'il en va de notre avenir comme Québec, il en va de notre avenir comme société. Parce que, sans le savoir, sans la réussite, sans la diplomation, sur le plan individuel d'abord, c'est un drame, très honnêtement. Sur le plan individuel, j'ai toujours dit que l'éducation, c'était la liberté: la liberté de choisir, la liberté de décider. Mais, collectivement aussi, si nous ne pouvons pas relever les défis qui se présentent devant nous, bien c'est autant au niveau de notre développement social, culturel et économique que nous allons en souffrir. C'est pour ça qu'il y a appel à une immense mobilisation en ce moment à travers le Québec, pour que, tout le monde ensemble, on puisse travailler d'arrache-pied quotidiennement pour augmenter la persévérance scolaire chez nos jeunes. Je veux dire tout de suite, d'emblée, mon admiration et mon profond respect pour tous les enseignants et les enseignantes du Québec, puisque je les rencontre régulièrement, qui démontrent non seulement un dévouement, mais un immense professionnalisme. Ces gens-là connaissent bien leur métier. Jadis, nous disions qu'être enseignant, c'était une vocation, et c'est encore vrai; c'est encore vrai. C'est un mot qu'on n'utilise plus. Je ne suis pas même sûre que les jeunes savent ce que c'est qu'une vocation. Mais il n'en demeure pas moins que ça demeure un investissement de soi-même qui est intense et qui est total. Sauf que, malheureusement, on a eu tendance à trop faire porter le phénomène du décrochage uniquement sur le poids de l'école et des enseignants et enseignantes, alors qu'on sait que ça relève d'une mobilisation généralisée. Nous avons annoncé un plan d'action, M. le Président, et nous allons, malgré des moments difficiles au niveau des finances publiques, nous allons pouvoir respecter la mise en œuvre de ce plan. De la même façon qu'on va respecter la mise en œuvre du plan pour les enfants en très grandes difficultés -- on aura l'occasion d'en reparler -- il y a, je pense, encore dans notre société un débat, une réflexion profonde à faire sur l'intégration de ces enfants qui présentent des difficultés dans nos classes régulières. Vient avec ce dossier-là le plan d'action sur la violence et l'intimidation. Là aussi, M. le Président, nous allons respecter nos engagements, nous allons tout mettre en œuvre pour que l'école soit un milieu de vie qui soit attrayant, un milieu de vie qui soit rassembleur, mais qui soit sécurisant pour les parents puis sécurisant pour les jeunes aussi, et un milieu de vie où on a envie d'aller. Tant lorsqu'on est enseignant qu'étudiant on ait envie, le matin, là, de dire: Aïe! Yé! je m'en vais à l'école aujourd'hui, puis je vais avoir une bonne journée, puis non seulement je vais apprendre, mais je vais avoir toutes sortes d'activités qui vont me permettre de m'impliquer, qui vont me permettre de grandir, qui vont me permettre de réussir. Donc ça, M. le Président, je pense qu'il y a là des éléments d'intégration qui sont nécessaires pour réussir à vivre cette expérience à l'école. Et c'est pour ça aussi que je souhaite que nous puissions nous rapprocher bien davantage de l'école, de redonner cette place à l'école, dans son quartier, dans sa communauté, dans son milieu, avec bien sûr la participation des parents, mais ça fera en sorte qu'effectivement je souhaite que nous puissions créer ce lien de confiance entre les parents, les enseignants, les jeunes, et finalement toute la population. M. le Président, en septembre, la loi n° 88 entre en vigueur... c'est-à-dire qu'elle est déjà en vigueur, mais on va voir la mise en œuvre de cette loi, ça veut dire les ententes de partenariat entre la ministre et les commissions scolaires, les ententes de gestion et de réussite entre les commissions scolaires et les écoles. Avec les objectifs que je viens d'énumérer, ça m'apparaît extrêmement important, je le répète, école par école, commission scolaire par commission scolaire. On aura l'occasion d'en reparler. Je termine avec un dossier fort important, qui est non le moindre, qui est toute la formation professionnelle, particulièrement chez les moins de 20 ans. Parce que je crois que, chez ces jeunes à risque de... Et ça commence très jeune, hein? Maintenant, on dit 15, 16, 17, mais 13, 14, 15 même, hein? Très, très jeunes, dès première secondaire, on est capables d'identifier des jeunes qui possiblement seront à risque de ne pas poursuivre leur formation. C'est pour ça qu'il faut déployer ingéniosité, flexibilité, créativité, accompagnement personnalisé pour guider ces jeunes-là vers un métier, vers des métiers que nous devons revaloriser, des métiers dont nous avons grandement besoin dans toutes les régions du Québec. Et ça aussi, il faut en parler bien davantage et il faut travailler pour leur donner cette accessibilité. Je termine par contre en vous disant que ça fait trois ans maintenant, presque jour pour jour... un peu plus que trois ans que j'ai le grand privilège d'être la ministre de l'Éducation du Québec, et je vois qu'il y a un beau progrès, il y a lieu d'être optimiste. Je ne suis pas en train de dire qu'il n'y a pas beaucoup de travail encore à accomplir, mais reconnaissons le progrès accompli. Parce qu'en reconnaissant le progrès accompli, c'est le meilleur encouragement que l'on peut donner à nos enseignants et nos enseignantes. Ils ont besoin de notre soutien, ils ont besoin de notre confiance, ils ont besoin aussi de notre accompagnement. Moi, je dis toujours: Il faut faire équipe. Et, dans ce sens-là, je le dis vraiment comme je le pense, en toute franchise, il y a de très, très belles histoires à succès dans nos écoles. Et, si on peut garder un jeune de plus par classe, bien on a déjà accompli... C'est sûr que nos objectifs sont bien plus élevés que ça. Nos objectifs, c'est 80 % de taux de diplomation d'ici 2020, mais il reste que, quand on va dans les écoles et qu'on voit des petits groupes et des enseignants en formation professionnelle qui nous racontent des histoires humaines incroyables et qui font en sorte qu'on les garde... Je termine vraiment en disant que, dans le cadre de l'émission Virginie, il y a un professeur de formation professionnelle qui a gagné un prix comme étant un des meilleurs professeurs au Québec, Coup de cœur, et c'était un décrocheur, et il a raccroché. Et non seulement il a été capable, parce qu'il a eu du soutien... il a raccroché, mais il enseigne aujourd'hui, il enseigne l'informatique. Il a parlé avec une telle émotion! Et je vous assure, M. le Président, que ce jeune prof est le reflet de bien d'autres. Il y en a bien d'autres dans le réseau de l'éducation qui accomplissent ces mêmes petits miracles. Alors, M. le Président, je vous offre toute ma collaboration pour répondre, bien sûr, en toute transparence aux questions qui nous seront posées, avec, bien sûr, vous avez remarqué, toute l'équipe du ministère derrière moi, qui travaillent, eux aussi et elles aussi, quotidiennement pour être au service et du réseau de l'éducation mais surtout de la population. Merci, M. le Président.